Ces femmes qui ont la flamme : portraits d'athlètes pionnières
- Lucile

- 2 sept. 2024
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 oct. 2024

Si les femmes n’ont pas toujours été les bienvenues sur les terrains de sport, les jeunes (et moins jeunes !) redécouvrent aujourd’hui les histoires de celles qui ont su ouvrir la voie et défricher le champ des possibles. Pionnières déterminées, athlètes d’exception ou femme de tous les jours, nombreuses sont celles qui ont osé bousculer l’ordre établi. Portraits express de ces figures incontournables ou confidentielles !
1. Annette Kellerman
La sirène au corps de rêve n’était pas qu’une nageuse émérite, elle est également la créatrice du premier maillot de bain féminin, adaptée à la pratique sportive de la nage. En 1905, après 10 heures passées dans une eau à 11° pour tenter de traverser la Manche, elle voit sa performance sabotée par une combinaison absurde, sensée préserver sa pudeur. Annette Kellerman a alors cousu, défendu et commercialisé son maillot pour permettre à toutes les femmes de disposer librement de leur corps et des joies aquatiques.
2. Alice Milliat
Elle est à l’origine des premiers Jeux Olympiques féminins, à une époque où ces épreuves sont jugées « inintéressantes, inesthétiques et incorrectes » par le Comité International Olympique (CIO) de Pierre de Coubertin. C’est grâce à son action déterminée que les femmes peuvent désormais briller dans cette compétition mythique. Sans Alice Milliat, pas de légendes sportives féminines !
3. Kathrine Switzer
Elle est la première femme à avoir osé participer au marathon de Boston en 1967. Seule dans son groupe d’entrainement exclusivement masculin, forcée de convaincre son coach qu’elle a les capacités physiques de courir, harcelée par les organisateurs de la course qui cherchent à lui arracher son dossard… Kathrine Switzer a fait preuve d’une force mentale admirable qui donne envie de chausser les baskets dans la seconde !
4. Cheryl Bridges
À une époque où la course à pied était proscrite pour les femmes, Cheryl Bridges brave les interdits pour s’adonner à sa nouvelle passion. Elle constate les bienfaits du sport sur son corps et son mental. Elle développe une endurance cardiovasculaire impressionnante et devient même la première bénéficiaire féminine d’une bourse universitaire sportive. Contre les avis de son entourage, elle s’entraine avec ferveur et établit un nouveau record du monde de marathon en 1971.
5. Junko Tabei
Créatrice du Ladies Climbing Club : Japan en 1969, Junko Tabei se passionne pour l’escalade et l’alpinisme de haute montagne. Rompue à ce sport qu’elle pratique dans le monde entier, elle fait partie de la première expédition 100% féminine à partir à la conquête de l’Everest. Après que son campement soit enseveli sous la neige, elle prend la tête du convoi et, déterminée à aller au bout du voyage, elle devient la première femme à arriver sur le toit du monde. Quelques années plus tard, elle est également la première alpiniste à compléter les mythiques sept sommets.
6. Jeannie Longo
Ce qui distingue cette cycliste hors-norme, c’est sa longévité et la régularité de ses performances. En 2001, alors qu’elle devient championne du monde du contre la montre, elle triomphe d’athlètes qui n’étaient pas encore nées lors de son premier titre mondial en 1985. Figure phare du cyclisme féminin aujourd’hui âgée de 64 ans, elle affirme haut et fort « Le cyclisme est un sport de femme. Un sport physique et tactique, mais aussi esthétique. C’est beau, une femme sur un vélo… ».
7. Les Hijabeuses
Ce collectif porté par l’association Alliance Citoyenne lutte pour le droit des sportives à pratiquer leur discipline tout en portant le voile. Certaines fédérations, comme celle de handball, de basket ou de karaté l’autorisent, tandis que la FFF, par exemple, le proscrit. Les actions des Hijabeuses prennent place sur le territoire français et leur volonté est de voir disparaitre les discriminations religieuses et sexistes de tous les terrains. Pour que des athlètes portant le hijab puissent accéder à certaines compétitions prestigieuses où il est autorisé, il est nécessaire qu’elles puissent s’entrainer partout ailleurs.
8. Billie Jean King
Avec 39 Grand Chelems à son actif, Billie Jean King n’est pas qu’une farouche militante pour l’égalité hommes-femmes ou la défense des droits des minorités. Elle s’est illustrée en particulier lord de la « Battle of the sexes » où elle a battu le très arrogant tennisman Bobby Riggs en 1973. Au-delà de son combat pour valoriser le sport féminin, notamment en réclamant le même montant que les hommes sacrés champion, elle a été la première sportive au monde à faire son coming-out en 1981.
9. Oksana Masters
Reine des jeux d’hiver paralympique, Oksana Masters est sans contexte une force de la nature. Née en Ukraine peu de temps après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, elle souffre de malformations aux jambes et aux mains. Adoptée par l’américaine Gay Masters, elle se découvre des prédispositions pour l’aviron où elle excelle très tôt. Blessée dans la pratique de ce sport qu’elle affectionne pourtant, elle décide de changer de discipline et s’illustre désormais avec de nombreuses médailles olympiques en para ski de fond et para biathlon.
10. Amélie Mauresmo
Devenue directrice de Roland Garros en 2021, après une vie sportive aussi spectaculaire que décriée, Amélie Mauresmo n’en finit pas de porter l’étendard de la cause des femmes et de la communauté LGBT+. Son palmarès est tout simplement le plus remarquable du tennis français, femmes et hommes confondus. Et c’est en tant qu’entraineuse qu’elle a continué à exprimer son talent. Lorsque le très en vue Andy Murray la choisit comme coach, c’est un pas de plus en faveur de l’égalité homme-femme qui a été réalisé.
Publié sur Du Temps pour soi, blog de marque La Boulangère



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