Est-ce au design de porter vos responsabilités ?
- Lucile

- 8 oct. 2024
- 2 min de lecture

Quand les injonctions environnementales, mettent les annonceurs face à leurs
responsabilités, il n’est pas rare d’en voir certains tordre leur positionnement.
Oubliés leur réalité, leur histoire ou même leurs produits. Tous les actifs de
marque passent à la machine, programme : green washing. Codes graphiques,
discours, imaginaires, tous les registres de l’engagement au militantisme finissent
par être essorés, vus et revus, galvaudés.
Quand la grande majorité des marques portent leur politique RSE en étendard,
comment rester crédible et visible au milieu des hordes de drapeaux verts ?
Les agences de branding n’ont pas fini de le rappeler : l’uniformisation des
discours va à l’encontre même du rôle de la marque, se différencier. Tout le défi
réside dans la combinaison des exigences de l’époque avec ce qui permet
fondamentalement à la marque d’émerger : sa culture, sa vision, sa promesse,
en bref, sa réalité.
Le changement n’est pas dans la forme, il est structurel. Pour les agences de
branding il se traduit de deux façons : dans les modes de production et dans le
conseil. D’un point de vue des modes de production créative, il s’agit de penser
en amont des logiques plus vertueuses. Dans le choix des matières, des modes
de transports, dans l’éco-conception d’un produit ou d’un site web. Sourcer des
partenaires fabricants durables, par exemple, constitue une action dont
l’engagement se suffit à lui-même. Ces engagements se prennent, en premier
lieu, parce qu’ils sont nécessaires, pas pour faire l’objet d’une prise de parole
opportuniste.
D’un point de vue du conseil, la meilleure façon de faire de ses engagements
environnementaux un levier de différenciation pertinent et efficace, est de les
intégrer à la réflexion stratégique comme composante de l’identité et du
positionnement plutôt que comme fin absolue. C’est un travail de connexions plus
que de correspondances. Une nouvelle pièce au puzzle de la marque, et non son
image finale.
Si les fondations de la stratégie reposent sur la seule volonté d’établir un
positionnement éco-reponsable, ce qui s’y ajoutera restera bancal. Pourquoi ?
Parce qu’on ne décide pas d’être « green ». La responsabilité n’est pas un vernis,
c’est un liant. Elle est déjà présente dans les concepts, elle anime la marque de
l’intérieur et permet de proposer une expérience totale. Ce n’est pas une réponse
aux injonctions contemporaines, c’est un mode d’action qui vient appuyer les
convictions du client. Cela a été le cas pour Belargus, un domaine viticole
angevin, dont l’ADN est depuis toujours indissociable de son environnement et,
par extension, de son rapport à ce dernier.
La responsabilité n’est donc pas un support esthétique et encore moins une
occasion de communiquer. C’est un enjeu stratégique qui doit être intégré à la
réflexion de marque en amont et dans la stratégie même de l’entreprise. La
responsabilité ne peut plus être envisagée comme une seule stratégie de
communication, ou pire, comme une identité à part entière. La responsabilité
s’exerce, elle ne se proclame pas.
Publié sur emarketing.fr, tribune pour l'agence Be Dandy



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