Les Pins, l'horreur à hauteur de jeune pousse

Publié dans le magazine Citrouille, revue des Librairies Sorcières

Frissons garantis stipule la dernière de couverture... et la promesse est tenue !

Lisen Adbage emprunte aux auteurs de fantastique pour composer un récit

d'horreur domestique qui agrippe son public dès les premières pages. L'étrange est

distillé au fil des pages avec une grande maîtrise et plonge le lecteur dans un

sentiment de malaise grandissant.

Alors que la charmante famille s'installe dans sa nouvelle demeure, les murs se

mettent à suinter d'une étrange sève rouge. Les pins qui leur ont permis de bâtir ce

nid douillet doivent cacher un secret... Petit à petit, l'ambiance vire au cauchemar,

jusqu'à un dénouement cruel qui ne risque pas de tomber dans l'oubli.

Ici, pas de remède magique ni de message moralisateur. Ce conte là n'est pas

rassurant mais il propose une expérience de lecture singulière. Le trait faussement

naïf de Lisen Adbage se prête à merveille à cette histoire où les personnages se

diluent petit à petit dans le paysage.

Sobre et mesuré dans son texte, porté par une traduction très fluide de Catherine

Renaud, cet album présente bien des atouts pour occuper une place particulière sur

les étagères. Il bouscule, sans violence mais avec une redoutable efficacité, l'idée

que l'on se fait d'un foyer et de ce que l'on pense acquis.

Cette famille dans la tourmente n'a rien fait pour mériter un tel sort, et c'est peut-

être ce qui fait grincer des dents... avant de faire dresser les cheveux sur la tête.

À lire dès 8 huit ans, pour trembler et se questionner.

Les Pins, Lisen Adbage, Cambourakis, 15€